
Connaissez-vous la bannique (ou bannik, bannick, bannock)? La bannique, mot issu du vieil anglais bannuc (bouchée), est maintenant un pain traditionnel amérindien, amené en Amérique par les premiers colons et trappeurs, et qui constituaient leur nourriture de base.
Elle est faite de farine, de saindoux, de sel et d’eau et a la forme d’une petite crêpe épaisse ou d’un gâteau rond et plat. Elle s’inspire des traditions culinaires de l’Écosse et du Nord de l’Angleterre.
Le mot bannique veut dire en langue atikamekw (nation autochtone du Québec): pakwecikan. Qui signifie «prendre ses mains» pour prendre un morceau.
Ci-dessous une femme Inuk fabricant le pain bannick.
Je me souviens de la première fois que j’en ai goûté. J’étais gamine dans un camps de vacances (colonnie en Europe) au fin fond de la Mauricie (Hellooo mégagouins), et on était parti en «camps de survie» durant 5 jours.
C’est là qu’on a appris à faire de la bannique avec de la farine de quenouille, sisisi on peut, manger des trèfles en forme de cœur qui goûte le citron (vitamine C nous voilà), et bien d’autres choses dont je ne me souviens malheureusement pas.
Et une des méthode traditionnelle pour préparer la bannique en pleine nature, est d’enrouler la pâte autour d’une branche d’arbre vert (ça fait moins de cochonneries dans le pain n’est-ce pas) et de la faire cuire en avant d’un feu de camp.
En bref, je nous ai fait de la bannique à la maison servie avec des crudités, un guacamole et une trempette à base de fèves rouges en forme de rognons… tout ce qu’il faut pour faire pakwecikan, i-e, manger avec ses mains.
Les recettes des trempettes viendront plus tard, je veux profiter du soleil ce matin. 🙂
- 300 g de farine de maïs [b](de la farine et non de la semoule pour polenta)[/b]
- 100 g de farine de kamut
- une bonne pincée de sel
- environ 350 ml d’eau tiède, allez-y petit à petit, les farines ne réagissant pas de la même façon d’un pays à l’autre
- huile d’olive pour la cuisson
- Bien mélanger les farines et le sel.
- Rajouter l’eau.
- Mélanger le tout de façon à obtenir une pâte ferme et malléable. Pas collante.
- Laisser reposer au moins 20 minutes.
- Faire chauffer à feu moyen une petite poêle et badigeonner d’huile.
- Bien enfariner le plan de travail. J’utilise une très grande planche à découper en bois.
- Diviser la pâte en petites boules pas plus grosses qu’une clémentine.
- Les façonner en galette pas trop minces ni trop épaisses (à moins que vous n’ayez un feu de camp à proximité).
- Mettre à cuire vos galettes de chaque côté jusqu’à ce qu’elle soit un peu croustillante. La pâte va gonfler un peu en cuisant.
- Enjoy!
Formidable! Un petit pain pas trop difficile à faire mais facile à manger avec des petits tartinables et des crudités, en plus j'adore manger avec les doigts! Mmm ça fait ENVIE! Merci beaucoup!
De rien Mamzelle!! 😉
Je ne connais pas du tout, mais c'est un peu comme une tortilla ? (oui, je suis vraiment nulle en galettes :-))
Tu ne précise pas si ça cuit d'un seul coté ou si tu les retournes pour cuire la deuxième face.
Bon, moi je n'en suis pas là, déja si je me lance dans les tortillas cette année, ça sera bien !
Bizzz
Une recette pleine d'histoire: tout ce que j'aime!
Bises
Une recette pleine d'histoire! J'adore
C'est très tentant ! Merci
Zut, j'ai pas de farine de kamut, je peux la remplacer par quoi ?? j'ai bien envie de faire ces petits pains ce soir, j'ai déjà préparer une salade salsa, ça i rait super bien avec !
J’ai toujours connu la bannique fait à partir de farine de blé tout à fait régulière que l’on utilise au quotidien. Parfois on fait moitié farine de blé moitié farine de maïs selon nos origines. En lisant le texte j’ignore si c’est une mauvaise compréhension de ma part mais la bannique était consommée par les autochtones bien avant l’arrivée des Européens… Elle ne s’est pas inspirée de personne mais a servit à aider les nouveaux colons à survivre une fois arrivés en Nouvelle-France. La recette initiale était à base de farine de maïs et ne contenait pas de sel car ça n’existait pas chez les autochtones. Avec l’arrivée des français et par la suite les Anglais, la recette a évoluée mais elle est toujours restée archi simple: farine, eau, se, poudre à pâte. Les variantes avec méasse, sucre, canneberge, bleuets, verge d’or sont venue par la suite. Le pain bannique la plus connue et mangée au Québec est celle des Algonquins et des Cris. Dans l’ouest du Canada a version cuite dans l’huile semble plus connue mais je ne peu pas le confirmer à 100% car je ne l’ai pas reçu en enseignement officiel de ma famille ou des adultes significatifs dans ma vie.
Intéressant. Je me suis fait dire aussi, que les quenouilles donnaient une farine qui, dans certains cas, était utilisée pour faire de la bannique. Ça devait peut-être dépendre des régions et/ou des récoltes disponibles à l’époque j’imagine?
Bonjour à vous, ayant aperçu que vous parliez de mon petit coin de pays, la Mauricie, je me suis dit que je pouvais vous partager cette vidéo, tournée dans un "coin perdu" de la Mauricie, à l'hôtel Sacacomie. On peut y entendre un chant amérindien alors que le trappeur Gaspard prépare une bonne bannick sur une branche verte…
http://www.youtube.com/watch?v=FVT9QlNTeW8
Merci de votre partage
En espérant vous revoir en Mauricie un beau jour!
Philippe Doucet
Blogue-Trotteur Tourisme Mauricie
Pas d’accord avec l’aspect “coin perdu”… Il y a vraiment plus perdu au Québec que ça mais le vidéo est bien.
J'ai déjà mangé de la bannique chez les Amérindiens, j'avais trouvé ça plutôt….très dur à mastiquer, mais dans ce temps là je mangeais juste du pain blanc, peut-être qu'aujourd'hui j'apprécierais plus surtout si c'est moi qui le fait, j'essaierai un moment donné
Merci
Si elle est fraîche elle ne devrait pas être difficile à manger. Si elle est ardue à mastiquer c’est parce que la personne ‘a probablement trop travaillée, trop pétrie OU elle a été fait en avance par exemple 2-3 heures avant. À ce moment-là il faut la mettre dans un linge légèrement humide quelque minutes et elle devrait retrouver une souplesse.
Haaa? My god, je ne savais pas ça. Merci tellement pour le barbatruc. 😀
@ Fourmi: Non, c'est beaucoup plus épais qu'une tortilla! Et oui, c'ets cuuit des deux côtés… je vais aller le préciser dans mes instructions! Merci am belle! 🙂
@ Alazais et @ AP: Merci de votre passage. 🙂
@ Adeline: Tu peux prendre n'importe quelle farine ne fait. Moi j'ai mis du Kamut pour qu'un peu de gluten ''tienne'' le tout.
Si on ne veut pas de gluten du tout, des graines de lin moulues et trempées dans de l'eau pourront servir de liant.
Bonne bannique! 😉
@ Philippe: Bonjour futur voisin! 🙂 Je déménage dans moins d'un mois à Louiseville! Pas le fin fond du bois, mais la Mauricie tout de même…
Merci pour le lien, je vais aller voir ça de ce pas, et le mettre en lien sur mon article.
L'hôtel Sacacomie… Wow!! 🙂
@ Monarome: Ha oui… Comme il n'y a pas d'agent ''levant'', c'est sûr que ça devait être plus dur sous la dent, particulièrement cuit sur un feu de bois.
Mais je te rassaure, la version dans la poêle à la maison est tout ce qu'il y a de moelleux! 🙂
Merci Nathalie, je vais donc essayer avec de la bonne vieille farine de blé ! bizous
ouf tu nous a évité le saindoux…
c'est ce gras là que les natifs de chez toi utilisent pour la cuisine??
Il y a deux visions de la recette. Dans certaines communauté le saindoux est encore utilisé. Longtemps ce fût du gras de l’animal qu’il y avait sur place. Honnêtement aujourd’hui c’est le beurre qui est surtout utilisé. La cuisine autochtone est simple, peu d’ingrédients. Le sucre, le sel et les aromates sont arrivés plus tard dans l’histoire culinaire des premières nations.
Surtout le sucre, qui n’est pas “naturel” comme tel. Il faut transformer la betterave à sucre pour l’obtenir. Oui à un retour à une cuisine simple et naturelle. 🙏
Voui! Le saindoux jusque dans les années fin 60 débute 70, c'était LE corps gras utilisé presque partout.
Ça vient très certainement du fait que les oléagineux qui fournissent de l'huile végé ne poussent pas ici.
Les amérindiens utilisaient de la graisse d'ours! 😉
J'ai beaucoup entendu parler de la bannique, mais je n'en ai jamais mangé. J'ai bien hâte d'essayer ta recette… d'autant plus que j'ai un sac de farine de kamut au congélateur!
Cool Babette! Tu nous diras ta version à toi sur ton blogue!! 🙂